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OKUYAMA, Miyuki, Dear Japanese, 2015
21,2 x 28,6 cm,
128 pages


Andrea publie des photographies de sa dernière acquisition sur sa page Facebook et je suis fascinée par les images. Je lui demande aussitôt s’il peut faire une reproduction filmée de ce livre. Il me demande de lui trouver une bande-son. 


Je n’ai pas encore eu en main cette dernière publication.

 

20 mars 1602 : Fondation de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Début de la période dite des Indes orientales néerlandaises. 

 

1798-1799 : Faillite de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, dont les actifs sont repris par le gouvernement des Pays-Bas.

 

20 mai 1908 : « Jour du réveil national » décrété par le gouvernement indonésien. Montée de mouvements indépendantistes indonésiens.


8 décembre 1941 : Les Pays-Bas déclarent la guerre au Japon suite à l’attaque de Pearl Harbor.

 

10 janvier 1942 : Débarquement de l’armée japonaise aux Indes néerlandaises et début de leur occupation.

 

17 août 1945 : Proclamation de l’Indépendance indonésienne.


2 septembre 1945 : Capitulation du Japon.

 

octobre 1945 : Début des conflits armés entre le gouvernement républicain indonésien nouvellement formé et les Pays-Bas, qui tentent de reprendre le contrôle de leur ancienne colonie avec le soutien de la Grande-Bretagne et du Japon – selon les termes de la capitulation. Début de la période dite révolution national indonésienne.

 

27 décembre 1949 : Transfert de souveraineté des Pays-Bas à la République des États-Unis d’Indonésie. Cette dernière devra une dette coloniale en grande partie directement imputable à la tentative de reconquête de leurs territoires. 


28 décembre 2015 : L’État japonais accepte d’indemniser les anciennes esclaves sexuelles sud-coréennes, enrôlées de force durant la seconde guerre mondiale.


Miyuki Okuyama publie Dear Japanese quelques mois plus tôt.


C’est une publication dans laquelle l’artiste japonaise part à la recherche de ceux qu’elle considère comme des compatriotes : la descendance issue d’Indos[30] et de soldats japonais durant l’occupation, évacuée aux Pays-Bas lors des conflits armés durant la révolution nationale indonésienne ; une descendance qui ignore parfois tout de ses origines ou qui est éduquée dans sa haine, dans sa honte. Ce sont les enfants de la guerre et les enfants de la colonie.


On ne choisit jamais où naître. 
On ne choisit pas non plus de qui.

 

Ce qu’elle partage, et que je partage quelque part avec eux, c’est ce mélange de fierté, d’aliénation et de culpabilité à être Japonais. 


On ne choisit jamais.

 

Je me demande ce que cherche Miyuki Okuyama à travers leurs regards, à travers son regard sur eux. Ce qu’elle dit : que leurs traits japonais l’ont frappée. Ce que j’entends : que cela se voit sur nos visages, que nous sommes unis par eux mais qu’ils nous trahissent aussi par l’histoire qu’ils portent, malgré nous.


Ce dernier livre dont je parle est un livre que je projette de lire. Il a été édité une première fois à 70 exemplaires et coûtait 95 euros chez Andrea. Une seconde édition de 500 exemplaires publiée chez Eriskay Connection peut être trouvée à 28 euros. 

30 : terme utilisé pour désigner la population indo-néerlandaise après la colonisation. 

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